La BASE

Depuis début 2022, Les vagabond·es de l’énergie ont installé leurs premiers bureaux officiels à la BASE, à Rouen. Ouvert le 26 février 2022, la BASE est un Tiers-Lieu dédié aux actions sociales et écologiques accueillant des associations. Elle a pour but de populariser les mouvements et d’amplifier les actions inter-organisations en mettant par exemple à disposition des bureaux et des lieux de rencontre et de conférence.

Parmi les 40 associations adhérentes, le lien est toujours en mouvement et vit par des ateliers, des conférences et des événements fédérateurs servant de sensibilisation aux causes écologiques et sociales. Dans une démarche d’éducation populaire, la BASE est un lieu souvent ouvert au public, avec par exemple un bar associatif.

Aujourd’hui la BASE compte plus de 1000 adhérent.es au sein de son organisme.

Plus d’information : https://unebasearouen.ouvaton.org/

La BASE

Depuis début 2022, Les vagabond·es de l’énergie ont installé leurs premiers bureaux officiels à la BASE, à Rouen. Ouvert le 26 février 2022, la BASE est un Tiers-Lieu dédié aux actions sociales et écologiques accueillant des associations. Elle a pour but de populariser les mouvements et d’amplifier les actions inter-organisations en mettant par exemple à disposition des bureaux et des lieux de rencontre et de conférence.

Parmi les 40 associations adhérentes, le lien est toujours en mouvement et vit par des ateliers, des conférences et des événements fédérateurs servant de sensibilisation aux causes écologiques et sociales. Dans une démarche d’éducation populaire, la BASE est un lieu souvent ouvert au public, avec par exemple un bar associatif.

Aujourd’hui la BASE compte plus de 1000 adhérent.es au sein de son organisme.

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Départ d’un nouveau Vagabond pour le Maroc début Novembre 2021

Moi Robin, 25 ans ½, 1,81 m, et tout nouveau Vagabond, pars pour plusieurs mois en Afrique étudier des projets tournés vers la transition énergétique.

Récemment devenu Ingénieur dans le domaine de l’Energie, j’ai rejoint l’association qui est en accord avec mes valeurs et mes passions : le voyage durable et l’observation de projets d’énergie à travers le monde.

L’important n’est pas la destination, mais le voyage, et surtout les rencontres qu’il occasionne. Pour cela, rien de mieux que le stop. Ce moyen de transport permet d’être ouvert aux opportunités et de prendre le temps d’apprécier les échanges. Il permet alors de découvrir des modes de vie, des façons de penser autrement, et donc de se reconnecter aux autres et à soi-même.

J’ai démarré cette aventure à Belfort le 15 octobre 2021 pour observer un premier projet : la construction de la boulangerie de Paul à Delle. Je l’ai longuement interviewé, ainsi que son ami Michel, qui s’occupe des Jardins partagés de la ville. Un audio et un article écrit sortiront le moment venu. 😉 Permaculture, fabrication artisanale du pain, et partage sont les premiers thèmes de mon voyage !

Début novembre, je prends la route pour Lisbonne où je chercherai à faire du bateau-stop pour rejoindre un pays de cœur : le Maroc ! J’espère y découvrir une diversité de solutions énergétiques. Outre la technique, ce qui m’intéresse est de contextualiser une solution qui dépend des conditions physiques et de la culture d’un pays. Je souhaiterai également comprendre les rapports sociaux et la place du citoyen dans ces projets. Enfin, j’essaierai d’analyser au mieux les impacts écologiques en retraçant le cycle de vie des technologies utilisées.

Pour me suivre, je publierai fréquemment des articles écrits et des audios interviewant les parties prenantes des projets sur la page Facebook « Vagabonds de l’Energie ». J’en profiterai pour donner des nouvelles de mon périple à travers l’Afrique ; des découvertes et des aventures s’en suivront. Je parlerai également de mes réflexions plus profondes.

J’ai hâte de vous partager tout ça et d’échanger avec vous !

Rediffusion du Webinaire – Les dialogues de la transition

Le 27 janvier dernier, nous organisions un échange en ligne entre deux communes franco-allemandes, Malaunay (France) et Saerbeck (Allemagne).

La thématique de la rencontre : le témoignage de ces deux communes pionnières de la transition énergétique avec une dynamique locale d’implication des citoyens et citoyennes.

La rediffusion de ce webinaire est maintenant disponible sur notre page YouTube, sous-titrées en français et allemand.

Bon visionnage !

A-t-on besoin de voyager ?

Le confinement généralisé imposé par de nombreux gouvernements pour faire face à la crise du Covid-19 a mis le doigt sur nos besoins essentiels : l’alimentation, la santé, l’énergie, l’éducation, etc. De nombreux parallèles sont faits entre la crise sanitaire et la crise écologique. A juste titre, cette respiration inespérée d’un écosystème à bout de souffle nous montre clairement qu’il ne faut pas replonger, ou bien les conséquences environnementales seront définitivement désastreuses.
 
Ainsi, les déplacements, les voyages, l’aventure, ne feraient pas partie des besoins considérés comme « essentiels », et doivent être remis en question pour le climat, et pour prévenir la propagation d’épidémies. 
 
Vraiment ? Faut-il se priver de découvertes ? A-t-on envie d’une société de repli sur soi ? Doit-on définitivement enterrer notre curiosité, notre convivialité, notre sens de l’hospitalité ? Nous nous sommes d’abord demandés ce que nous recherchions dans le voyage, pour tenter de savoir si ce besoin nous paraissait essentiel. Nous avons recherché ensuite dans quel cadre nous pouvons pratiquer le voyage, en respectant l’humain, c’est à dire en minimisant nos impacts sur les éco-systèmes, en évitant de perturber les équilibres économiques, etc. Enfin, après avoir exploré la notion de destination face à celle du chemin, nous tenterons de répondre à la question suivante :

Est-il possible de voyager en temps d’épidémie ?

Auteurs : Robin Deloof, François Glaizot, Antoine Froelicher, Arnaud Crétot, Clément Bresciani, Lise Castellier

 
Qu’est-ce que l’on recherche en voyageant ?

La crise provoquée par le Covid-19 a bousculé la hiérarchie de nos besoins, reformant une pyramide de Maslow que nous croyions obsolète. Les besoins physiologiques et de sécurité sont revenus au premier plan, et nos déplacements ont été fortement contraints. Ainsi, le voyage est devenu du jour au lendemain le grand absent dans nos activités, cloué au sol par le risque épidémique. 

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Covid-19 et transition écologique : c’est maintenant ou…

Les rapprochements entre la crise du Covid-19 et la transition écologique sont nombreux. La crise touche toutes les catégories sociales, et partout aussi la société se réorganise. La prise de conscience qu’un monde différent est possible se diffuse, donnant l’espoir qu’une société responsable puisse se construire.

Il est sans doute encore tôt pour parler de l’organisation de demain, car des blessures apparaissent dans la société, se creusant au fil du confinement qui nous est imposé. Les soigner prendra du temps, et pourtant c’est dès maintenant qu’il faut prendre la balle au bond, et embrayer vers un système résilient et économe. 

 
Auteur : Clément Bresciani
 
Baisse de la pollution : posons-nous les bonnes questions
 
L’émerveillement devant les cours d’eau retrouvant la clarté, les montagnes lointaines à nouveau visibles ou le chant des oiseaux qui n’est plus couvert par le vacarme incessant des véhicules, révèle un contraste saisissant avec ce qu’on appelle maintenant parfois « le monde d’avant ». 

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Gratuité des transports et aménagement du centre-ville de Dunkerque : un engagement social et environnemental.

 

Le 1er septembre 2018, la ville de Dunkerque bascule vers un nouveau réseau de transports en commun. Une particularité : la gratuité totale de l’accès à ce service.

Pourquoi une telle démarche ? Et quels effets observés après un an de fonctionnement ?

C’est ce que vous allez pouvoir découvrir dans cette interview de Xavier Dairaine, ancien directeur du projet « DK’Plus de mobilité » pour la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) :

 

Cette interview étant relativement longue (durée : 58min), voici le sommaire des questions traitées :

0:45 – Dans quel contexte s’est mis en place le projet de gratuité des transports dunkerquois ?

4:25En quoi consistait le projet global de réaménagement du territoire dunkerquois ?

6:00Quels étaient les objectifs de ce projet ?

9:20Quels ont été les principaux freins à la mise en place de la gratuité totale ?

13:40Comment s’est déroulée la transition entre l’ancien et le nouveau réseau de bus ?

16:55Comment la gratuité du nouveau réseau de bus a-t-elle été accueillie par les dunkerquois ?

20:30Quels ont été les publiques les plus impactés par ces changements ?

26:10Lorsque vous recevez des maires d’autres communes, quels sont vos conseils pour la mise en place de la gratuité ?

29:15 Comment s’est déroulée la mise en place de la gratuité des transports dans les autres villes ?

33:45Que répondez-vous aux personnes qui remettent en question l’efficacité des mesures de gratuité ?

39:45Comment ont été financés le réaménagement du réseau et sa gratuité ?

44:25Quels sont les services proposés pour compléter l’offre du réseau de bus face à certaines difficultés d’accès ?

47:00Des améliorations futures sont-elles envisagées pour la desserte des zones industrielles et les trajets nocturnes ?

50:15Comment le réseau DK’BUS est-il connecté avec les autres réseaux de transport du territoire ?

55:40D’autres études comme celles faites à Dunkerque sont-elles envisagées pour continuer à suivre les impacts de la gratuité des transports ?

 

 

Pour plus de détails sur les autres projets de gratuité des transports en France et dans le monde : http://www.obs-transport-gratuit.fr/

 

Pour télécharger les différentes études effectuées à Dunkerque :

  • étude après un an de gratuité des transports (septembre 2019)

http://www.obs-transport-gratuit.fr/travaux-164/etudes-175/dunkerque-effets-de-la-gratuite-totale-septembre-2019-billet-281.html

  • étude sur la gratuité partielle des transports (mars 2017)

http://www.obs-transport-gratuit.fr/travaux-164/etudes-175/dunkerque-effets-de-la-gratuite-partielle-mars-2017-billet-166.html

 

A la découverte du séchage solaire : énergie renouvelable et relocalisation des activités agro-alimentaire

 

Les fruits sec et déshydratés sont appréciés pour les apéritifs ou pour les activités sportives comme la randonnée. Alors imaginez la satisfaction de pouvoir produire soit même ses propres fruits et légumes déshydratés ! C’est ce que permet le séchage solaire …

L’utilisation d’un séchoir solaire a de nombreux intérêts, et prend tout son sens dans une démarche de relocaliser de la production et de la transformation de notre nourriture.

C’est en France, dans le département du Pas-de-Calais (loin d’être le plus ensoleillé de France), que j’ai découvert cette low-tech. Voici une petite interview de Sébastien, qui m’a présenté son séchoir solaire qu’il a construit avec des matériaux de récupération !

L’objectif de cet article est – après une brève présentation des avantages du séchage solaire – d’étudier le potentiel de cette low-tech en termes d’économie d’énergie, dans un contexte de relocalisation de la production alimentaire.

Le début de cet article s’appuie sur les travaux de l’entreprise KSS (Kit Séchoir Solaire), car le contenu proposé sur leur site web est très pertinent. Cependant, je tiens à préciser que je n’ai aucun lien commercial avec cette entreprise et que mon objectif n’est pas ici de leur faire de la publicité.

 

Intérêts nutritifs de la conservation des aliments par séchage solaire :

En plus de permettre une conservation des aliments sur de longues périodes sans l’utilisation de congélateur ou de mise sous-vide, le séchage solaire permet une meilleur préservation des qualités nutritives des aliments.

Pour plus de renseignement sur les qualités de conservation du séchage solaire, je vous laisse lire cette article de l’entreprise KSS : http://www.kitsechoirsolaire.com/le-sechage/

 

Les précautions à prendre pour dimensionner correctement son séchoir solaire :

Pour ceux qui seraient intéressés pour construire leur propre séchoir, de nombreux plans sont disponibles sur internet, avec différentes configurations possibles.

Avant de vous lancer dans cette aventure, je vous conseil de regarder cette vidéo de l’entreprise KSS, mettant en avant les point critiques à prendre en compte pour bien dimensionner son séchoir : https://www.youtube.com/watch?time_continue=528&v=a-225uAr35Y

 

Utilisation d’une énergie propre pour la relocalisation de notre alimentation :

Les bienfaits pour l’environnement de l’utilisation du séchage solaire sont évidents : utilisation d’une énergie renouvelable propre, ne nécessitant pas l’utilisation de technologie et de matériaux polluants. Ce n’est donc pas sur ces points que je vais m’attarder dans cet article, car l’intérêt de cette low-tech va bien plus loin. Comme l’explique Sébastien dans son interview, la construction d’un séchoir solaire permet de s’orienter vers une autre manière de consommer, beaucoup plus locale, et donc plus respectueuse de l’environnement !

Vous êtes vous déjà demandé d’où viennent les fruits séchés majoritairement vendus en supermarché ?

 

Pour les fruits exotiques la questions n’a pas réellement d’intérêt, car les produits parcourent dans tous les cas de longues distances, qu’ils soient séchés en France ou sur leur lieu de production.

Mais pour les fruits qui poussent en France, il est très étonnant de découvrir que la casi totalité des produits séchés viennent de l’étranger. Ainsi, que ce soit en supermarché ou en magasin biologique (avec quelques différences quand même), on trouve des abricots, des figues et du raisin venant de Turquie ; des myrtilles du Canada ; des pommes de Hongrie ; des fruits rouges du Tibets ; des physalis de Colombie ; et même du raisin d’Afrique du Sud. Sur internet on trouve aussi des fruits séchés en provenance de Thaïlande, comme des melons, des pêches, des fraises, des pommes et des poires.

 

Ce premier constat permet de se rendre compte de l’absurdité de certains de nos modes de consommation. Et donne à réfléchir quant au potentiel que pourrait avoir l’utilisation du séchage solaire en France. D’autant plus que les enjeux ne sont pas limités au simple marché des fruits secs développé jusque-là, mais peut être étendu à l’ensemble de la chaîne de production alimentaire.

 

Conserver les aliments pour consommer mieux et gaspiller moins :

Après ce constat, on pourrait penser que cette absence de production française de fruits séchés se justifierai par l’utilisation et la vente de la totalité de la production française de fruits. Et pourtant, le gaspillage de ces denrées alimentaires est encore, de nos jours, un réel problème dans notre pays. C’est ce que nous montre une étude de l’ADEME réalisée en 2016, et intitulée « Pertes et gaspillages alimentaires : l’état des lieux et leur gestion par étapes de la chaîne alimentaire. ». Cette étude fourni une estimation du taux de pertes et de gaspillage pour les fruits et légumes, dans le cadre de l’alimentation humaine. Nous allons ici seulement nous intéresser au gaspillage des fruits, plus susceptibles d’être conservés par la méthode du séchage solaire.

Cette étude permet de constater, lors de l’étape de production de fruits, un taux moyen de pertes estimé à 11%, soit 313 000 tonnes par an. La raison de ce gaspillage : majoritairement des produits abîmes ou non récoltés ; et dans des proportions apparemment plus faibles, des problèmes d’aspect, de forme et de calibre.

Quant à la distribution et à la consommation des fruits, les taux de pertes moyens sont respectivement estimés à 6% et 8%, ce qui est loin d’être négligeable ! La cause principale de ce gaspillage est, dans ces deux cas, un problème de conservation des aliments

 

Parallèlement à ce gaspillage, il est devenu normal de trouver des fruits hors saison en magasin ou au marché, alors que cette pratique est clairement nuisible pour l’environnement. En effet, selon WWF, un fruit importé hors saison par avion consomme 10 à 20 fois plus de pétrole que le même produit acheté localement et en saison. Et le problème est le même avec les fruits et légumes produits en Europe grâce à l’utilisation de serres, qui est aussi une pratique très énergivore.

 

L’utilisation de techniques de conservation – ici le séchage solaire, mais d’autres techniques très intéressantes existent également – permettrai donc d’utiliser ces ressources gaspillées pour les conserver, puis les consommer en hiver lorsque la diversité de fruits de saison est plus faible. Il serait alors envisageable de stopper toute importation de fruits cultivés sous d’autres latitudes.

Le gain énergétique d’une utilisation plus intensive des techniques de conservation des aliments est donc double : lutte contre le gaspillage alimentaire et toute la consommation d’énergie associée ; et fin de l’utilisation d’énergie pour la production et l’acheminement de fruits et légumes hors saison. L’utilisation du séchage solaire reste certainement l’une des techniques les plus intéressantes d’un point de vue énergétique, car elle ne nécessite aucun apport d’énergie (hors solaire) et très peu de matériaux.

 

Sobriété et changement des habitudes de vies :

La recherche d’un mode de vie plus sobre ne se fait évidemment pas sans passer par un changement des habitudes du quotidien. Ainsi, comme l’évoque Sébastien dans son interview, l’utilisation de fruits et légumes séchés dans son alimentation nécessite d’essayer de nouvelles recettes culinaires et d’apprendre à utiliser cette nouvelle forme de matière première.

Mais ne s’agit-il pas d’un changement mineur, en comparaison aux nombreux bénéfices environnementaux et nutritifs du séchage solaire ?

 

Nos agriculteurs : greniers de la France, et maintenant producteurs d’énergie renouvelable

 

Déjà utilisée pour la production de carburant lors de la Seconde Guerre mondiale et des différents chocs pétroliers survenus depuis, la méthanisation est une technologie intéressante pour la transition énergétique, qui permet de produire de l’énergie à partie de déchets organiques.

C’est tout à fait par hasard que j’ai fait ma première visite de ce tour d’Europe au méthaniseur de Sommerance (Ardennes), exploité par la société d’agriculture biologique GAEC Pierson depuis 2016.

Cet article a pour but d’expliquer le fonctionnement général de ce type d’installation, en apportant des détails spécifiques au type d’installation mis en place à Sommerance, et en soulevant les problématiques de fond liées à la méthanisation.

 

Comment fonctionne un méthaniseur ?

La méthanisation est un processus de décomposition de la matière organique par des bactéries en condition anaérobie, c’est-à-dire en l’absence d’oxygène. Cette technologie permet de produire un engrais appelé le « digestat », ainsi qu’un gaz composé de 50 à 70% de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2) exploitable de deux manières différentes : par cogénération, c’est-à-dire production d’électricité et de chaleur ; ou par injection, c’est-à-dire la production de biogaz.

 

Afin d’alimenter le processus de méthanisation, il faut apporter en continue de la matière organique fraîche, qui est dans le cas du méthaniseur de Sommerance dans les proportions suivantes :

  • 80% de déchets agricoles : fumier et lisier provenant des vaches de la ferme, et menue paille provenant de la moisson des cultures.
  • 16% de déchets agro-industriels : vinasse (betterave), fécule de pomme de terre, oignons, etc.
  • 4% de maïs, stocké depuis la création du méthaniseur et utilisé pour compenser les incertitudes liées à l’approvisionnement en déchets agro-industriels

Il est également possible d’utiliser d’autres sources de matière organique comme les déchets municipaux : tontes de gazon, déchets organiques, boues et graisses de station d’épuration, etc.

 

Le fonctionnement global de l’installation de Sommerance est expliqué par le schéma ci-dessous. Ce schéma est interactif, des détails sont donc disponibles en cliquant sur les symboles .

Contraintes techniques de l’exploitation d’un méthaniseur

 

Gestion du rendement du méthaniseur :

La gestion du rendement de l’installation est un enjeu important pour l’exploitant.

Tout d’abord, le processus de méthanisation dans le digesteur nécessite une durée de lancement de 140 jours avant d’atteindre un rendement maximal. Il est donc important de maintenir ce rendement, afin de ne pas subir une trop longue perte de production. L’installation est ainsi faite pour permettre au processus de méthanisation de s’effectuer même en cas de maintenance ou d’avarie, quitte à brûler le surplus de gaz produit dans ces cas de figure.

De plus, ce type d’installation très coûteuse nécessite souvent de faire un prêt bancaire. Dans le cas du méthaniseur de Sommerance l’investissement initial dépassant le million d’euros, la nécessité de rembourser l’emprunt sous 15 ans ajoute une contrainte de productivité, qui justifie l’importance apportée au rendement.

Ainsi, l’exploitant doit constamment veiller au bon fonctionnement du méthaniseur. Un poste dédié à l’entretien et à la gestion de l’installation a donc été mis en place à Sommerance.

Les points critiques pour la performance du méthaniseur sont notamment : le dosage des matières organiques injectées, la bonne homogénéisation de la matière en fermentation, le suivi de la proportion de souffre dans le biogaz, la vérification de la pression et du pH dans les cuves, et l’entretien du moteur de cogénération.

Matière organique en fermentation dans le digesteur.

La gestion d’une installation de méthanisation exige donc des exploitants, l’acquisition de nouvelles compétences techniques et scientifiques, afin notamment de comprendre le mieux possible les réactions qui entrent en jeu dans le méthaniseur.

 

Gestion de la sécurité du méthaniseur :

La manipulation d’importantes quantités de gaz soulève évidemment des problèmes de sécurité. Cependant, la manipulation et le stockage du gaz s’effectuent à des pressions trop faible pour qu’un risque d’explosion puisse être envisagé, ce qui réduit considérablement les problèmes de sécurité de la station.

 

Afin de maintenir le gaz à ces faibles pressions, plusieurs équipements sont prévus sur l’installation.

Une torchère est ainsi prévue au niveau de la conduite de gaz reliant le digesteur au post-digesteur. Elle est utilisée pour consumer le gaz en cas de surpression dans le digesteur ou d’indisponibilité du post-digesteur (pannes ou maintenance).

Les deux cuves (digesteur et post-digesteur) sont également équipées de soupapes permettant d’évacuer une partie du gaz en cas de pression trop importante dans les cuves et de non disponibilité de la torchère.

Torchère

Soupape du digesteur

Soupape du post-digesteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une salle centrale à l’installation permet de gérer les flux de matière entre les différentes cuves, grâce notamment à une pompe centrale. Les équipements de cette salle sont conçus pour simplifier la gestion des avaries et la maintenance du site en toute sécurité.

L’exploitant est aussi capable de contrôler l’ensemble des unités du méthaniseur à distance, à partir d’un ordinateur. Il peut ainsi être averti en cas de panne ou d’anomalie de fonctionnement, et intervenir rapidement sans avoir besoin d’être toujours présent sur site. Une alarme se déclenche également sur le portable de l’exploitant pour l’avertir à tout instant de ces avaries.

Tableau de bord de l’installation, permettant de veiller à son bon fonctionnement.

Enfin, avant d’être mis en service le méthaniseur est vérifié par la DRAAF (Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt), qui vérifie la conformité de l’installation.

 

Précautions pour le dimensionnement d’un méthaniseur :

L’intégration d’un méthaniseur au fonctionnement d’une ferme est donc très intéressante, encore faut-il que celui-ci soit dimensionné en cohérence avec les capacité de l’exploitation agricole.

 

Un des principaux reproche fait aux installations de méthanisation est leur dépendance aux matières organiques d’origine externe et non maîtrisables. En effet, si une installation est surdimensionnée et ne reçoit pas assez de matière organique, l’exploitant est obligé – pour maintenir un bon rendement du processus – d’utiliser des sources de matière organique normalement destinées à un usage alimentaire, comme le maïs.

Il existe aussi malheureusement des exploitants qui choisissent dès le début du projet de faire tourner leur méthaniseur avec une majorité de maïs (ou autre). Ce choix est possible car pour ces agriculteurs le prix de rachat de l’énergie produite est plus intéressant que celui de vente des matières agricoles brutes.

L’utilisation de tels sources de matière organique est totalement incohérente avec la volonté de produire une énergie dite « renouvelable » par la valorisation de déchets.

Dans le cas de la centrale de Sommerance, le maïs ne représente que 4% de la matière organique utilisée. Ce maïs est stocké depuis la mise en place du méthaniseur, et permet de compenser les incertitudes liées à l’approvisionnement en déchets agro-industriels. Cette faible proportion permet donc de ne pas nuire à la bonne cohérence du projet.

Un autre facteur important à prendre en compte lors du dimensionnement, est la prise en compte de la surface de champs à épandre. L’objectif étant de ne pas produire plus de digestat que nécessaire, ou de ne pas être dépendant d’importation d’engrais en cas de sous-estimation de la quantité nécessaire. Ce point est moins critique que le précédent, et dépend des objectifs de l’exploitant vis-à-vis de son autonomie.

 

Un troisième point devant être réfléchi en amont de la construction du méthaniseur, est l’évaluation des possibilités de valorisation de l’énergie produite. Ce point est important pour choisir entre la cogénération ou l’injection (production de biogaz), et permet dans le premier cas d’optimiser la valorisation de la chaleur produite.

 

Enfin, l’intégration de la structure dans le paysage est un point à ne pas négliger. Des dispositions à ce niveau peuvent même être exigées par la DRAAF, afin de limiter la déformation du paysage rural et de ne pas se mettre les habitants du territoire à dos.

Les exploitants du méthaniseur de Sommerance ont ainsi décidé d’enterrer une partie des cuves de 6 mètres de haut dans la colline sur laquelle se situe le site. Des arbres ont également été plantés devant les cuves afin de les cacher à la vue des habitants du hameau.

Il est également préférable de prévenir les habitants avant la mise en place du projet, afin de les rassurer sur ces questions de l’intégration au paysage et des odeurs, mais aussi de sécurité. Il est également envisageable d’organiser une journée porte ouverte à l’ouverture du méthaniseur pour que les habitants comprennent vraiment les enjeux du projet.

 

Les chiffres de la méthanisation en France

Entre 2011 et 2013, 242 projets – tous secteurs confondus – ont été recensés par l’ADEME, ce qui représente une production d’énergie primaire estimée à 3 069 GWh (biogaz, électricité et chaleur confondus), soit 0.1% de la consommation française de 2017 en énergie primaire.

Cependant, le nombre de projets en cours ne cesse d’augmenter. Ainsi, l’ADEME avance même que « en faisant l’hypothèse d’installation de 600 méthaniseurs par an d’ici à 2030 (soit presque deux fois moins qu’en Allemagne), le gisement accessible est de 6 Mtep primaire en 2030, avec environ 50 % pour usage final dans le réseau de gaz, 30 % pour la cogénération et 20 % pour usage direct de chaleur. ».

Avec ces chiffres la filière atteindrait ainsi 2 à 3% de la consommation française d’énergie primaire, si celle-ci n’augmente pas significativement d’ici là.

 

Quels sont les aides financières pour la mise en place d’un projet de méthaniseur ?

Le tarif d’achat de l’électricité provenant d’une centrale de méthanisation est actuellement de 0.21€/kWh, contre environ 0.14€/kWh pour le tarif de vente à un particulier (prix valables pour EDF).

Des aides ont également été mises en place par l’État, comme le « Fonds Chaleur » géré par l’ADEME, qui soutient le financement de projets de récupération d’énergie et de production de chaleur à partir d’énergies renouvelables.

Ce tarif préférentiel et ces aides permettent aux exploitants de rentabiliser plus rapidement l’investissement effectué pour construire l’installation, et encouragent ainsi le développement de cette filière.

 

La méthanisation : une source d’énergie très prometteuse, qui pose cependant encore de nombreuses questions

La méthanisation est une filière énergétique en plein essor, avec de belles perspectives de développement.

Cette technologie a en effet un double intérêt de valorisation de déchets agricoles et industriels, et de production d’énergie. Elle permet ainsi aux agriculteurs de diversifier leur activité et de gagner en autonomie énergétique – notamment par l’exploitation de la chaleur.

L’intérêt de la méthanisation est également de permettre, comme la plupart des sources d’énergie renouvelable, la décentralisation de la production d’énergie. En effet, elle procure aux territoires ruraux une nouvelle maitrise – partielle, mais non négligeable – de leur production en énergie primaire.

Cette source d’énergie est d’autant plus intéressante, que sa production est peu polluante, en comparaison avec les énergies fossiles encore majoritairement utilisées dans le mix énergétique mondiale. De plus, la méthanisation permettant une production locale d’électricité, de chaleur et de biogaz, il serait intéressant de chiffrer les économies d’énergie effectuées sur le transport des matières première, par rapport à l’utilisation des énergies fossiles.

 

La méthanisation semble donc avoir tous les atouts pour être une énergie d’avenir, et contribuer au mixte énergétique de demain. Cependant cet article est loin de répondre à l’ensemble des problématiques soulevées par cette technologie, et de certaines questions restent encore à étudier :

  • Quel est l’impact de l’utilisation de ce nouvel engrais qu’est le digestat sur les terres agricoles ?
  • Quel est l’impact sur l’environnement et la santé de la combustion du méthane, en termes d’émission de CO2 et de particules fines ?
  • Le développement à grande échelle de la méthanisation est-il compatible avec une agriculture raisonnée et une baisse de la production de viande d’origine bovine ?

Ces problématiques sont complexes à traiter et nécessitent des recherches plus approfondi. Je vous encourage donc à faire des recherches par vous-même, afin de nourrir le débat sur la transition énergétique.

 

 

Quand l’énergie renouvelable justifie des persécutions sur les minorités

En Turquie, environ 15% de la population est d’origine Kurde. Le gouvernement Erdogan, qui souhaite une grande Nation Turque unie, tente d’étouffer les minorités. Le barrage d’Ilisu, en territoire Kurde, est rapidement devenu un outil de pression contre ce peuple. Lire la suite …