CHINE – Le barrage des Trois Gorges

Le Yangtsé est le 3e fleuve le plus grand du monde, et produit une très grande quantité d’énergie. Il y a plusieurs raisons à sa construction : réduire les crues du fleuve, favoriser le commerce fluvial, et produire de l’énergie.

Cependant, la construction de ce barrage a impacté la population ainsi que la biodiversité du fleuve. En effet, elle a nécessité le déplacement d’1,3 Millon de personnes de leurs habitations, sans réelle assurance de retrouver un emploi. La montée des eaux favorise aussi les glissements de terrain, qui oblige la population à s’éloigner encore plus du fleuve. De plus, le barrage retient les algues et les déchets, ce qui réduit la biodiversité dans le réservoir.

Une production d’énergie renouvelable certes, mais qui pose de gros problèmes écologiques et sociaux.

COLOMBIE – Electricité renouvelable pour un village indigène

En Colombie, nous avons eu la chance d’être accueillis dans une communauté indigène de la région Chocó, vaste étendue de forêt vierge au Nord-Ouest de la Colombie.

Cette communauté d’environ 500 membres, a reçu en 2015 l’aide d’un programme gouvernemental afin d’obtenir une électricité permanente et renouvelable.

Comment l’arrivée de cette énergie a-t-elle été préparée? Répond-elle aux besoins de la communauté? A-t-elle perturbé l’équilibre de vie local? Comment est-elle perçue par les habitants?

La communauté indigène du village Yucal, en pleine jungle Colombienne, a sollicité une aide extérieure pour générer de l’énergie propre dans le village. C’est ainsi que l’ONG Energia limpia (énergie propre) a accompagné la communauté pour atteindre cet objectif.

Ils ont ensemble recherché la source d’énergie la plus adéquate pour alimenter le village, et ont finalement installé une microcentrale hydraulique, alimentée par une chute d’eau à proximité du village. Ils ont donc maintenant accès à une électricité permanente.

C’est une petite révolution dans ce village, où maintenant les ruelles sont éclairées le soir, certaines tâches agricoles sont simplifiées, des congélateurs et équipements de loisirs commencent à être installés.

Si ce changement améliore le cadre la vie des habitants, il apporte également son lot de réticences, et bouleversements culturels au sein de la communauté.

Ce reportage explore la transformation sociale que vit le village à travers plusieurs questionnements d’ordre sociologique.

GUATEMALA – Un lycée en bouteilles plastiques

Au bord du lac Atitlan, un des plus célèbres au monde pour sa beauté, se prépare un avenir écologique grâce à un professeur particulièrement ingénieux et persévérant. A l’aide de ses élèves, il a construit un nouveau lycée à base de bouteilles plastiques remplies de déchets plastiques !

Comment les élèves ont été impliqués, quelle est la pédagogie développée autour de ce projet ?

Au-delà de la prouesse technique, s’est également posée la question de l’acceptation administrative et populaire. Nombreux sont ceux qui n’ont pas cru possible cette construction !

Aujourd’hui, fort de cette expérience, notre professeur souhaite rendre le lycée autonome grâce aux énergies renouvelables… mais comment ?

En 2006, la commune de San Juan la Laguna a reçu l’autorisation d’y construire un lycée, dans lequel a été mis en place un programme de recyclage dans le but d’éduquer les lycéens, mais aussi leurs familles.

La particularité de ce lycée est qu’il a été construit à partir de 4000 bouteilles plastiques remplie de déchets plastiques, une idée qui avait pourtant été refusée par le ministère. Le responsable de l’établissement, déterminé, a tout de même réussi à aller au bout de son projet.

CUBA – Projet solaire communautaire

A Cuba, le blocus économique a développé une grande culture de la débrouillardise, tout réparer, ne rien jeter. Le prix de l’énergie y est régulé par l’État pour assurer un confort à tous. Mais cette faveur n’est pas sans conséquences. Les Cubains n’ont aucun souci à consommer sans modération l’électricité, et donc pas spécialement d’intérêt non plus à passer aux énergies renouvelables. Si ce n’est par conscience écologique!

Ainsi par exemple, à Cuba nous avons vu beaucoup de scooters électriques. Mais l’électricité vient du pétrole via des centrales thermiques au rendement très mauvais. Une aberration, alors qu’ils pourraient directement utiliser des scooters à essence.

Tout comme les politiques françaises incitatives sur l’énergie ont encouragé le développement tant des véhicules diesel que du nucléaire!

Cliquez ci-dessous pour voir notre vidéo sur un projet de chauffe-eaux solaires thermiques!

Le projet Pedro Pi, à Cuba, vise à faire des habitants des acteurs de la transition énergétique, en les impliquant directement dans l’installation de leurs sources d’eau chaude renouvelable, via des panneaux solaires thermiques sur les toitures des immeubles. Ce projet pilote est orchestré par un cabinet gouvernemental, cependant assez libre dans ses actes. La population est alors pleinement sensibilisée et consciente des conditions d’utilisation de cette énergie.

Ces initiatives rencontrent quelques difficultés d’ordre sociologique. Le prix de l’électricité est artificiellement très bas à Cuba, ce qui limite l’intérêt économique de ce genre de technologie pourtant facilement accessible techniquement.

De plus, des erreurs ont été commises, notamment la provenance des panneaux (chine) qui ne permettent pas aux habitants de se procurer les pièces de rechange. L’entretien est alors compliqué, malgré les compétences des cubains, les pros du bricolage.

 

HAITI – Coopérative d’électricité CEAC

Les Haïtiens, face à l’incapacité du gouvernement à fournir de manière homogène et régulière sur son territoire de l’énergie à ses concitoyens, ont recourt au système D pour leur quotidien et leur commerce.

Dans le sud-ouest du pays, une coopérative est en phase de test pour tenter de trouver une solution énergétique aux zones non desservies par le réseau national.

Nous nous sommes immergés pendant une dizaine de jours dans ces 3 villages pour comprendre son fonctionnement et analyser son acceptation par la population.

 

PORTO RICO – Une communauté fédérée autour de l’environnement et de la culture

Casa Pueblo (maison du peuple en Français), est située à Adjuntas, au coeur des montagnes Portoricaines. Dans les années 70, un groupe de citoyens fait face à un projet de mines à ciel ouvert porté par le gouvernement, qui pour du cuivre, de l’argent et de l’or, allaient menacer la qualité de l’eau pour une grande partie du pays.

Après 15 ans de lutte, le projet est abandonné et la forêt préservée. Casa Pueblo devient alors fer de lance de la protection environnementale dans le pays. L’organisation citoyenne permet de créer des zones protégées, lutte contre d’autres grands projets, et aujourd’hui, Casa Pueblo est devenue un véritable lieu d’éducation à l’environnement et à la citoyenneté, autonome en énergie grâce à ses panneaux solaires.

 

Porto Rico est un petit territoire qui comprend près de 3,5 Millions d’habitants, et l’un des pays les plus riches des Caraïbes. Alimenté à 90% par des énergies fossiles, c’est de manière générale un territoire très dépendant des produits d’importations.

Suite à une lutte envirommentale contre un projet minier destructeur de la biodiversité centrale du pays est né le projet Casa Pueblo. Il a permis le développement d’une économie communautaire, qui souhaite montrer que l’auto-suffisance énergétique et alimentaire est possible. Grâce à une installation photovoltaïque, Casa Pueblo produit plus d’énergie qu’elle en consomme.

L’objectif de Casa Pueblo est également d’éduquer, et développer la conscience écologique des générations futures, en liant les initiatives culturelles (école de musique, radio locale, spectacles…) aux initiatives environnementales (culture en hydroponie, entretien et connaissance de la forêt, énergie renouvelable…).

 

 

Le voyage en voilier : un exemple de sobriété heureuse ?

Narticle-3-4ous avons tous l’envie de voyager pour découvrir le monde, se découvrir et être émerveillé par sa splendeur. Est-il possible aujourd’hui de le faire sans mettre à mal son bilan écologique personnel ? L’avion, on le sait, est source d’une pollution impressionnante, mais sa rapidité et son efficacité nous laissent peu d’autres choix. Pourquoi pas, alors, mettre le déplacement au cœur du voyage, autant que la destination 

A bord, une microsociété se met en place, codifiée par l’économie des réserves d’eau, énergétiques et alimentaires. De cette expérience, il est facile d’en tirer un parallèle entre les ressources embarquées et les ressources fissiles de notre planète… à utiliser avec modération !

Afin d’être autonomes le plus durablement possible, les marins rationnent leur consommation d’eau potable ou dessale de l’eau de mer. Dans notre cas, nous avions environ 5l d’eau par jour et par personne pour la toilette, la cuisine la vaisselle, la lessive. Pour la cuisine, l’eau de mer est la première ressource sollicitée, elle apporte du sel pour la cuisson (en la limitant à 1/3) et elle sert à la vaisselle (sauf pour le rinçage).

Les instruments de navigation, le pilote automatique et le réfrigérateur sont de gros postes difficilement compressibles de consommation électrique. Si le bateau se trouve démuni de sources d’énergie renouvelable, c’est le groupe électrogène ou le moteur auxiliaire qui recharge les batteries. C’est pourquoi de plus en plus de navigateurs se tournent vers les éoliennes et panneaux solaires embarqués, permettant une source d’électricité assez régulière, économique et écologique, mais réservée aux besoins primordiaux cités ci-dessus.

Nous constatons que l’expérience du voyage lent et autonome est riche d’apprentissages quant à la gestion des ressources du quotidien. Elle permet, pour des personnes sensibles à leur empreinte écologique, de se mettre en situation « forcée » de sobriété. Sur le bateau, il n’est plus possible de tourner le bouton d’eau chaude ou de chauffage, de rester des heures devant un ordinateur, comme bon nous semble, sinon on prend la part de quelqu’un autre, ou alors on compromet les conditions de la suite du voyage. On se rend compte rapidement que nous jouissons de ces éléments de confort habituels qui rythment nos journées à terre, mais que nous savons très bien nous en passer, même sur le long terme.

Ainsi, il importe à bord de repenser ses habitudes et de privilégier les divertissements simples comme la lecture, les jeux de cartes, des activités artistiques ou artisanales. Ce qui redonne toute sa place au partage collectif : apprentissage des nœuds, jeux à plusieurs, créations musicales (voir notre chanson : La Houle !), partage de livres… les instants solitaires sont également une source de recueillement dont on peut profiter à bord, il est même conseillé de ne pas les négliger !

Sur le plan humain, le bateau représente l’unique lieu de vie et d’interaction, les relations sociales s’en retrouvent chamboulées et des tensions peuvent naître de nos limites personnelles et de nos impatiences. La durée et le huis clos permettent de réparer ces erreurs, et d’éviter la récidive. Nous avons ainsi repris conscience de l’importance des mots, parfois destructeurs comme salvateurs.

article-3-3Mais ce contexte favorise surtout une rencontre très profonde, loin de nos échanges habituels succincts, avec des débats nourris, des partages de connaissances, et vivre une expérience comme celle-ci a créé un lien unique entre nous. L’arrivée sembla irréelle, et se séparer de notre équipe pour continuer la route fut un déchirement uniquement compensé par notre soif de découvertes et de nouvelles rencontres par le voyage.

Nous conseillons à tout un chacun de vivre une expérience comparable, elle sera forcément riche de sens et d’enseignements.

Transatlantique première partie : Des Sables d’Olonne aux Canaries

p1010198rVendredi 28 octobre, nous voici sur le ponton pro dans le port Olona des Sables d’Olonne. Devant nous, six catamarans aux proportions gigantesque de 42 pieds (12m), et un 38 pieds (11m), celui que nous convoierons. Après avoir pris possession du cata, une longue attente s’en suit, nous n’avons toujours pas les papiers d’immatriculation du bateau et ne pouvons naviguer sans cela…

Finalement nous larguons les amarres le 4 novembre, soit 2 jours avant le départ de la grande course solitaire du Vendée Globe. Quel soulagement et une profonde joie s’empare de nous en quittant ce port. Sentiment vite remplacé par la traversée du Golf de Gascogne qui sollicite notre résistance physique (voir vidéo). Nous dormons habillés afin d’être toujours prêt à surgir en cas de besoin pour prêter main forte au barreur à qui incombe le quart de nuit. Le catamaran est balloté dans tout les sens, ce n’est vraiment pas un bateau de navigation, plutôt une grosse caravane pour pic niquer devant une belle plage par beau temps !

Après trois jours et deux nuits de vigilance continue où nous avons affronté des vents de force 6 (39 à 49 km/h) à 7 (50 à 61km/h) sur l’échelle de Beaufort (grosse mer, houle jusqu’à 4m de haut), pour nous qui ne sommes pas amarinés, c’est une belle entrée en matière !

Après un mouillage en Espagne, nous reprenons notre cap vers le Portugal où cette fois, nous affrontons un vent de face, qui nous oblige à naviguer au près serré ! C’est une allure impressionnante car à la vitesse du vent que nous recevons, s’ajoute la vitesse du bateau, ainsi avec un vent réel de 20 nœuds (37km/h) et un bateau qui fuse à 11 nœuds, comptez 31 nœuds (58km/h) apparent !

L’équipage s’habitue de mieux en mieux à la mer, et le temps étant meilleur, nous profitons de la journée pour mieux apprendre la navigation, lire, cuisiner, observer des dauphins… la vie en mer est agréable et une bonne entente règne à bord !

Après deux nuits et un jour au Portugal qui nous permettent de nous reposer et de visiter Lisbonne, nous reprenons la mer qui est devenue beaucoup plus calme avec une moyenne de 15 nœuds (26 km/h) vers Tenerife (dans l’archipel des Canaries). Nous y arrivons mercredi 16 novembre, avec en prime la première pêche à bord le long des côtes ! Une dorade coryphène qui accompagne notre premier repas dans l’archipel, d’où nous partirons chercher les Alizées (vents portants) qui nous accompagnerons jusqu’aux Antilles.